Après avoir vu dans les articles précédents comment fonctionne le sommeil et ces différentes phases, nous allons dans celui ci voir quels sont les principaux troubles du sommeil. On y retrouve principalement des causes externes le plus souvent liées à notre mode de vie (environnement, travail, hygiène de vie…).Regardons plus en détail ces troubles…
Organisation du sommeil : Les troubles du sommeil
Les principaux troubles du sommeil sont :
- la dyssomnie. Altération de la quantité et qualité du sommeil
- Carence en sommeil : les insomnies
- Excès de sommeil : les hypersomnies
- Les troubles du rythme circadien : décalages.
- la parasomnie. Troubles comportementaux survenant en marge du sommeil
La dyssomnie
Un sommeil est récupérateur quand une personne a dormi suffisamment et profondément. Un trouble du sommeil, appelé dyssomnie, apparaît quand la qualité ou la durée du sommeil sont altérées.
-> On trouvera ici les carences ou excès de sommeil ainsi que troubles circadiens
Les causes d’une dyssomnie
Les facteurs provoquant des dyssomnies sont multiples, ils peuvent provenir :
- de l’environnement de vie : bruit, stress, mauvais lit…
- de l’hygiène de vie : travail de nuit, alimentation trop riche, consommation d’excitants
- décalage horaire.
- conséquence ou symptôme de maladies (dépression, narcolepsie, jambes sans repos, arthrite…)
Carences en sommeil : L’insomnie
L’insomnie est un trouble du sommeil qui touche les personnes de tout âge. L’insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquent chez l’adulte et touche un tiers de la population. L’insomnie sévère touche 9% de la population.
L’insomnie est définie par une incapacité :
- à s’endormir à l’heure du coucher,
- à se rendormir une fois réveillé durant la nuit,
- à rester endormi au cours de la nuit,
- à avoir un sommeil récupérateur
L’insomnie empêche une personne d’avoir un sommeil de quantité et de qualité suffisante. Le sommeil n’est plus récupérateur et la personne ressent une fatigue ou une somnolence durant la journée.
Insomnie : les causes
L’insomnie est la conséquence d’autres facteurs perturbateurs pouvant être :
- physiologiques : maladies (jambes sans repos, arthrite, reflux gastro-oesophagien, asthme mal équilibré…) ou traitements (cortisone par exemple), douleurs, problèmes de santé
- psychologiques : dépression, anxiété, traumatisme, insomnies « apprises »
- environnementaux : bruit, stress quotidien (famille, travail), hygiène de vie et alimentation
- Dans des cas plus rares, les facteurs ne sont pas connus
–Les difficultés d’endormissement traduisent le plus souvent une anxiété importante avec des préoccupations familiales ou professionnelles. Liés à des pensées récurrentes, à des idées qui s’imposent, à des préoccupations obsédantes…
–Des éveils en fin de nuit, avec parfois impossibilité de se rendormir traduisent souvent la difficulté de se projeter. Fréquemment lié à une période de stress mal supporté qui risque d’évoluer vers la dépression si la solution n’est pas trouvée. Outre les troubles du sommeil, l’humeur est maussade, il faut se forcer pour faire les choses, y compris les activités que l’on aime habituellement. Le stress déstructure en effet beaucoup le sommeil. Il s’installe lorsque la pression professionnelle est forte ou la charge de travail est énorme. Généralement le sommeil survient rapidement dû à la fatigue cumulée mais il est difficile de le maintenir à partir de la seconde partie de la nuit.
-Très fréquemment on observe une insomnie qui évolue avec tout d’abord des épisodes successifs d’insomnie qui font d’abord suite à des évènements bien identifiés (un décès, une naissance, une dépression…), mais qui durent de plus en plus longtemps, même après résolution de la cause initiale car un cercle vicieux s’est alors installé et auquel il devient de plus en plus difficile de se soustraire.
La dépression : avec l’anxiété, elle est l’autre cause fréquente d’insomnie. Il s’agit le plus souvent d’une insomnie de seconde partie de nuit, avec la sensation d’une réveil précoce ou d’un sommeil très morcelé. Le début de cette insomnie est soit progressif , soit brutal dans le cas d’évènements traumatisants. Il est important de pouvoir identifier le phénomène de dépression qui n’est pas traité de la même façon que l’insomnie ‘normale’.
Les traitements de l’insomnie
Certaines insomnies peuvent donc être occasionnelles d’autres chroniques et durer plusieurs mois. Comme les insomnies ont une origine différente en fonction de la santé physique et psychologique d’un individu, la prise en charge est à considérer au cas par cas.
Certains traitements non médicamenteux permettent de sortir du cercle vicieux de l’insomnie, comme :
- des exercices de relaxation (Sophrologie, cohérence cardiaque… )
- la médecine douce
- un changement de l’alimentation
- une cure de sommeil.
D’autres traitements comme les thérapies brèves (Sophrologie, Hypnose… ) permettront aux insomniaques chroniques de trouver et travailler sur le problème sous-jacent à leur insomnie.
Tableau des types d’insomnies – source wikipédia :
Type d’insomnie |
Durée |
Caractéristiques de l’insomnie |
Traitements possibles |
Insomnie d’ajustement |
3 mois |
·Insomnie aiguë transitoire ·associée à un facteur stressant (psychologique, environnemental, physique ou psychosocial) ·elle cesse avec l’éviction du facteur causal ou s’il y a adaptation |
·éviction du facteur responsable si possible ·renforcement de l’hygiène du sommeil ·traitement cognitif ·traitement pharmacologique ·traitement comportemental |
Insomnie psychophysiologique |
> 1 mois |
·présence d’un conditionnement avec identification d’un facteur s’opposant à l’endormissement ou induisant un état d’hyperéveil : -angoisse de performance pour le sommeil -qualité du sommeil améliorée en dehors de la maison -activité mentale exacerbée au lit -tension somatique excessive |
·traitement cognitif ·renforcement de l’hygiène du sommeil ·traitement comportemental ·traitement pharmacologique ·relaxation |
Insomnie paradoxale |
> 1 mois |
·Insomnie chronique avec quelques nuits normales ·insomnie très sévère à la lecture de l’agenda du sommeil, absence paradoxale de siestes diurnes ·dysfonctionnement diurne plus modéré que ne le voudrait l’importance de la privation de sommeil ·le sujet rapporte un éveil le plus fréquemment induit par des stimuli environnementaux, des pensées intrusives… |
·traitement cognitif ·renforcement de l’hygiène du sommeil ·traitement comportemental |
Insomnie idiopathique | depuis l’enfance |
·début de l’insomnie dans l’enfance ·absence de facteur causal identifié ·absence de période de rémission |
·pharmacothérapie spécifique ·renforcement de l’hygiène du sommeil |
Insomnie secondaire |
> 1 mois |
·pathologie mentale diagnostiquée ·l’insomnie est un signe précurseur d’une pathologie mentale à venir |
·traitement adaptée de la maladie mentale ·renforcement de l’hygiène du sommeil ·traitement cognitif ·traitement comportemental |
Insomnie par mauvaise hygiène du sommeil |
> 1 mois |
·mauvais planning du sommeil : heures du coucher et levers variables, temps passés au lit excessif, siestes… ·abus d’alcool, nicotine, caféine… ·activités mentales, physiques ou émotionnelles trop proches du coucher ·utilisation du lit à d’autres fins que le sommeil : tv, lecture, repas… ·environnement de chambre à coucher peu propice au sommeil |
·renforcement de l’hygiène du sommeil ·traitement cognitif ·traitement comportemental |
Insomnie secondaire à une drogue ou une substance | > 1 mois |
·abus ou dépendance à une drogue favorisant une fragmentation du sommeil (intoxication ou sevrage) ·médicaments ou aliments favorisants une fragmentation du sommeil ·insomnie associée à la période d’utilisation, d’intoxication ou de sevrage |
·sevrage progressif, éviction si possible de la substance ·renforcement de l’hygiène du sommeil |
Insomnie secondaire |
> 1 mois |
·pathologie médicale responsable d’une fragmentation du sommeil ·pathologie médicale directement responsable de l’insomnie |
·traitement optimal de l’affection médicale en cause ·renforcement de l’hygiène du sommeil ·pharmacothérapie spécifique à adapter à l’affection médicale |